Si le sport, pour vous, c'est regarder les JO dans votre canapé, vous êtes sans doute en danger. Une série d'études publiées dans la revue britannique The Lancet dresse un nouveau bilan alarmant des conséquences de l'inactivité physique. Celle-ci serait en effet responsable d'un décès sur dix dans le monde, soit 5,3 millions de personnes en 2008. En généralisant l'activité physique, l'espérance de vie de la population mondiale pourrait augmenter de 0,68 année, ajoutent les chercheurs.

Certes, on savait déjà que rester inactif était mauvais pour la santé. Mais ces dernières recherches réévaluent ce facteur de risque et n'hésitent pas à évoquer une pandémie mondiale. Le manque d'exercice serait en effet une cause de mortalité comparable au tabagisme, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu'il tue à 5 à 6 millions par an.

"Un vrai problème de santé publique"

"Le rôle de l'inactivité physique continue à être sous-évalué en dépit de preuves solides existant depuis plus de 60 ans quant à son impact sur la santé", relève Harold W. Kohl (université du Texas) qui ajoute que "beaucoup reste à faire pour traiter l'absence d'exercice comme un vrai problème de santé publique".

Selon le Dr I-Min Lee (Harvard Medical School de Boston), 6 à 10% des quatre grandes maladies non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, diabète de type 2, cancers du sein et du côlon) seraient liées au fait de ne pas pratiquer, au moins, 150 minutes d'activité modérée par semaine, comme le recommande l'OMS. Une performance qui n'a rien d'olympique, puisque 30 minutes de marche rapide cinq jours par semaine suffisent.

Les Grecs bons élèves

Une autre étude dresse le palmarès des fainéants. Malte remporte la palme du nombre d'adultes inactifs, (71%), suivi par la Serbie (68%), et le Royaume-Uni (63%) d'après les recherches réalisées sur 122 pays dirigées par le Dr Pedro C. Hallal (Université de Pelotas au Brésil). Tandis que les Grecs montent sur le podium des plus sportifs (seulement 16% d'inactifs) devant l'Estonie (17%). "L'inactivité est plus importante chez les femmes que chez les hommes (34% contre 28%) et augmente également dans les pays à hauts revenus", précise le Dr Hallal.

Alors comment convaincre les gens de se bouger ? Aucune étude ne propose de recette miracle. Mais selon Gregory Heath (université du Tennessee), qui a étudié des opérations de prévention entre 2001 et 2011, les plus efficaces sont les campagnes de presse ou les petits messages chocs comme "prendre l'escalier plutôt que l'ascenseur". Il cite également en exemple la création de pistes cyclables et l'interdiction ponctuelle des centre-villes aux voitures.